dimanche 30 novembre 2008

Dimanche 30 Novembre - Paris

Cela fait un peu plus de deux semaines
Que je suis rentré.
Et depuis deux semaines,
Il faut raconter, avoir une anecdote
Une histoire pour tout le monde.
Un truc à dire.

- Alors, comment s'était ?

- Nul à chier ! Pisseuse !

Les trois premiers ont eu le droit
Au récit, en image et en couleurs.
Avec le bruitage, la traduction,
Même des sous-titres.
J'y ai mis des ellipses, des métaphores.

Mais là, je fatigue, je m'ennuie.
L'envie est de raconter, de dire et de parler.
Mais je ne dis rien, raconte peu,
Toujours la même chose.
L'envie de garder certains moments secrets.
De ne les dire à personne.
Pour ne pas sembler ridicule.
Idiot.
Quand on en parle, on finit toujours par être railler
On se moque de vous.
Par ce qu'on raconte, qu'on se la raconte.

Je me raconte donc l'histoire,
De ce voyage, de ces gens rencontrés.
De ces moments vécus, unique.
La peur que j'avais, de ne pas réussir à rentrer.
De ne pas pouvoir marcher jusqu'à l'avion.
La peur, c'est ça le sentiment.
La fatigue aussi.

Mais ce pays, enfin ces gens,
Me manque. J'ai envie de les revoir.
Des ambiances aussi.
Je suis heureux d'être à Paris,
Mais depuis deux semaines,
Je ne sais plus où j'habite,
Où je suis et qui je suis.
Je suis perdu.

Je ne penses pas que je fermerais ce blog.
Je le laisserais ouvert, et peut être que j'y posterais parfois.
Je n'ai plus le besoin de me livrer sur un blog, comme avant.
Mais j'aime bien le ton ici, et peut être,
Que je le reprendrais bientôt.

Entre nous soit dit,
A bientôt...

jeudi 27 novembre 2008

Jeudi 13 Novembre - Las Vegas

Alors voici le dernier jour est fini,
Il fait nuit.
Je vais bientôt partir pour
Plus de 26 heures de voyages.
Avec des attentes dans des Aéroports.
Tout prends fin ce soir.
Cette fin que j'ai attendue et que maintenant,
Je redoute.
Comme la fin d'un acide,
Comme la fin d'un trip.

Une fois de plus, je quitte quelqu'un,
Mais c'est comme si je quittais
Des milliers de gens d'un seul coup.
Et j'en retrouverais, j'en reverrais.
Mais dans longtemps.
Je ne sais pas très bien comment je me sens.
J'ai comme deux gros trous dans les mains.

Je n'ai plus de force en moi.
Je me sens vide.
Je vais me laisser porter, trainer,
Jusqu'à Roissy - Charles de Gaule.

Je vais tenter d'avancer et de marcher.

Je vous aimes, donc,
A tout de suite...


../..

mercredi 12 novembre 2008

Mercredi 12 Novembre - Las Vegas

J'ai refermer mon gilet sur ma poitrine
Et je suis sorti fumer une cigarette.
Au fur et à mesure que le temps passait,
Je n'ai plus ressenti ce besoin d'écrire ce voyage.
L'écrire revenant à le dater, le quantifier.
Il prends fin aujourd'hui.

La nuit est passé en un éclair.
J'ai passé la soirée dans le noir,
Cloitré dans une chambre.
Cloué au lit par une migraine des plus violentes.
Qui donne envie de prendre un flingue
Et de tirer une balle dans la douleur.
A son retour, Lucy m'a emmené dans un Casino.
Pas le New York New York, pas le Ceasar Palace,
Pas un de ses Hôtels-Casino gigantesque,
Juste dans un Casino pour les "Locals"
Pour les gens qui vivent à Las Vegas.
Une espèce de petit casino.
Un Casino pas cher,
Où l'on peut manger un petit déjeuner à 2 dollars
Vers 3 heures du matin.
Puis, je suis rentré et trois minutes après, il faisait jour.
Trois minutes, alors qu'il s'est passé trois heures.

A Las Vegas, tout est toujours ouvert.
24h/24 7j/7 .
Rien ne ferme, Jamais.
On y vit pour et par plaisir.
L'alcool n'a pas d'heure comme ailleurs.
Le monde ne s'arrête pas à 2 heures du matin,
Il ne s'arrête d'ailleurs jamais.
On peut fumer partout, on peut jouer partout.
Rien n'a de limites, pas même le temps.

Le dôme de Fremont Market s'illumine comme chaque soir
Et il me fait peur

mercredi 5 novembre 2008

Vendredi 31 Octobre – Aéroport de Seattle – Tacoma

Je suis au bord de Seattle,
Sur le point de la quitter.
Mon avion a du retard, un sacré temps de retard,
Et moi, anxieux comme jamais, j’ai de l’avance,
Un sacré temps d’avance.
Je me demande pourquoi je pars,
Pourquoi je laisse encore une fois
Des gens derrière moi.
Définitivement, je ne suis pas fait pour les voyages,
Pas pour les voyages comme cela.
Le cul toujours entre deux chaises.
Ne jamais être chez soi
Mais ne jamais être un étranger.
Ne jamais quitter et ne jamais rester.
Ce n’est rien de très original,
Mais j’ai la gorge nouée.
J’ai envie de faire demi-tour,
D’hurler
« Non, ne partez pas, c’était une blague, en fait, je reste ! »
En fait, j’ai pas envie de partir.
Pas du tout.

Je serais à la maison dans 16 jours,
Autant cela me fait du bien,
Se dire qu’au bout de tout cela,
Des gens vous attendent,
Pour écouter ce que vous avez à raconter.
Pour vous regardez et rire avec vous,
De toutes ces histoires.
Autant, je préfèrerais qu’il n’y ai personne.
Que j’ai une excuse pour rester, vivre un peu ici.
Cela me torture d’abandonné Marcos.
Cela me fout les boules.
J’ai l’impression qu’il va se perdre,
Avec son cou qui ne va pas bien.
J’ai l’impression de le laisser tout seul.
Avec son blouson presque trop court,
Qui se redresse sur les poignets.
Avec son sac à dos bombé.
Avec ses grands pas, comme sur ressort.
Avec ses airs angoissés, ses sourires inquiets.

Cela me fait chier,
De laisser cette ville,
Cette ville qui m’a fait vibrer,
Trembler.
Qui m’a fait voir et sentir la pluie,
Qui m’a fait découvrir
Ce joli bout d’Amérique.
Mon rêve américain, il est là,
Dans cette ville, calme et tranquille.
Peaceful.

Mon avion est en retard,
Alors j’attends.
J’ai l’impression qu’on est la nuit,
Il n’est que 3 :48 pm.
Je me brûle la langue avec un chocolat chaud,
Et j’attends.
De toute façon, il n’y a rien à faire.
Si, espérer que j’aurais ma correspondance à Denver.
Je pars quelques jours à Palm Springs.

Ouais, aujourd’hui, j’ai les boules.
Comme on a tous les boules.
Un coup de blues juste en travers de la main.
Une acidité dans la bouche.
Le militaire assis à côté de moi
N’a pas l’air plus heureux.
Bœuf de militaire !
On se retrouve comme des cons,
A partir sans le vouloir.
A attendre, là, le cul entre deux chaises.

Je paraphrase sans doute des milliards de gens,
Mais il est une chose de quitter sa famille, sa maison,
Ses amis, son lit,
Pour un voyage comme cela.
Il en est une autre, Ô combien plus difficile :
Savoir revenir.
Cela doit bien s’apprendre avec le temps.

Mais pour l’instant,
J’ai les boules.